Qu’est-ce que le massage cardiaque et à quoi sert-il ?
Chaque année, en France, près de cinquante mille personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque, d’après défibrillateur France. Ce chiffre, bien que dramatique, cache une réalité encore plus préoccupante : la plupart de ces décès pourraient être évités grâce à une intervention rapide et adaptée. Le massage cardiaque est l’un des gestes essentiels qui peut radicalement améliorer les chances de survie d’une victime.
Le massage cardiaque est un des éléments essentiels à la formation des gestes de premiers secours. Il est pratiqué dans les premières minutes qui suivent l’arrêt cardiaque et permet de retarder la détérioration des fonctions vitales et des lésions dans le cerveau. Il permet de faire circuler le sang vers le cœur et dans tous les autres organes du corps. Lors des stages de formations, il est courant de pratiquer le massage cardiaque sur des mannequins spécifiques.
Reconnaître un arrêt cardiaque : les signes qui ne trompent pas
Le premier pas pour sauver une vie est de reconnaître rapidement qu’une personne est en arrêt cardiaque. Ce diagnostic ne doit pas être compliqué, même pour un non-professionnel de santé. L’arrêt cardiaque survient brutalement, souvent sans signe avant-coureur. La victime perd connaissance soudainement et ne répond plus aux stimulations.
Pour détecter un arrêt cardiaque, deux critères essentiels doivent être vérifiés :
- Perte de conscience totale : la personne ne répond plus aux ordres simples, même lorsqu’on la stimule fermement.
- Absence de respiration : la victime ne respire plus ou présente une respiration anormale, appelée respiration agonique, qui est inefficace et peut prêter à confusion.
Pour vérifier la respiration, il est conseillé de s’approcher de la victime, de mettre son oreille près de sa bouche, et d’observer si le thorax se soulève, d’écouter un éventuel souffle, et de sentir si de l’air passe au niveau de l’oreille. Si la respiration est absente ou anormale, il faut considérer qu’il s’agit d’un arrêt cardiaque et agir immédiatement.
Différences avec d’autres malaises
Il est important de ne pas confondre un arrêt cardiaque avec d’autres situations d’urgence moins critiques, comme un malaise vagal ou une hypoglycémie. Dans ces cas, la victime peut être inconsciente mais reste réactive à certains stimuli et continue de respirer. En revanche, dans un arrêt cardiaque, il n’y a plus aucune réponse et plus de respiration normale.
Le fonctionnement du cœur et ce qui se passe lors d’un arrêt cardiaque
Le cœur fonctionne comme une pompe intelligente, battant en moyenne 60 fois par minute et propulsant environ 80 millilitres de sang à chaque contraction. Ce sang transporte l’oxygène indispensable au fonctionnement du cerveau, du cœur lui-même, et de tous les organes vitaux.
Lors d’un arrêt cardiaque, un dysfonctionnement électrique appelé « fibrillation ventriculaire » survient. Le cœur perd son activité mécanique : il ne pompe plus le sang, même si une activité électrique désorganisée peut encore être détectée. Cette situation est critique car elle prive le cerveau et le cœur d’oxygène.
Chaque minute qui passe sans intervention réduit les chances de survie de 10 %. Au-delà de dix minutes, la survie devient extrêmement improbable. C’est pourquoi la rapidité d’action est vitale.
Quand faut-il pratiquer un massage cardiaque ?
Le massage cardiaque est uniquement préconisé si la victime ne respire pas, ou de manière anormale. Pour cela, il faut contrôler que la poitrine se soulève et se rétracte régulièrement, on peut également mettre son oreille près de la bouche de la victime pour entendre des bruits de respirations.
S’il s’avère que la victime respire encore, il n’est pas préconisé de réaliser un massage cardiaque. Dans le cas contraire, il faut immédiatement prévenir les secours d’urgence (appeler le 15, le 18 ou le 112). Si on n’a pas accès à un défibrillateur d’urgence, il faut commencer à réaliser des compressions thoraciques (30) et alterner avec des insufflations (2) (non obligatoire) en attendant l’arrivée des secours et ainsi limiter les risques.
Comment réaliser un massage cardiaque ?
Pour réaliser le massage cardiaque, il faut tout d’abord, placer la victime sur une surface dure.
Ensuite, on place la paume, plus précisément le talon d’une de nos mains au milieu de la poitrine nue de la victime puis on y joint l’autre main pour maximiser la force de la compression. Une seule main est nécessaire pour la réanimation d’un enfant de moins de 8 ans et 2 doigts seulement pour les nourrissons. Il faut faire attention à ne pas appuyer sur les côtes, ni sur la partie inférieure du sternum. Il faut idéalement réaliser le massage au milieu du sternum. Pour déterminer précisément l’endroit, il faut repérer le début du sternum (creux en bas du cou) et l’autre bout du sternum (creux avant le commencement des côtes).
Pour réaliser le massage, il faut s’agenouiller près de la victime et tendre ses bras de manière verticale. Cette position nous permet d’utiliser la force des épaules qui s’avère nécessaire afin de compresser le sternum en l’enfonçant de 5 à 6 cm. Il est préconisé d’effectuer 30 compressions thoraciques à une fréquence de 100 par minute, soit environ 2 compressions par seconde.
La technique initiale nécessite la réalisation de 2 insufflations (bouche-à-bouche) alternées avec les compressions. Cette technique n’est cependant plus enseignée lors des formations aux premiers secours. On juge suffisant l’oxygène présent dans le corps lors des quelques minutes suivant un arrêt cardiaque, il est donc préférable de se concentrer sur les compressions thoraciques et éviter les moments de pauses. Sans oublier que, le bouche-à-bouche n’est pas une technique évidente à réaliser sur des victimes inconnues.
Pourquoi le massage cardiaque est-il si crucial ?
Sans massage cardiaque, la privation d’oxygène entraîne des lésions cérébrales irréversibles en quelques minutes. Ce geste simple augmente considérablement les chances de survie et de récupération sans séquelles graves en attendant l’arrivée des secours.
Le rôle indispensable du défibrillateur lors d'un arrêt cardiaque
Le défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil vital capable de rétablir un rythme cardiaque normal en cas d’arrêt cardiaque. Simple d’utilisation et entièrement guidé par des instructions vocales, il est conçu pour être utilisé par tous, sans risque d’aggraver la situation. Aujourd’hui, on le retrouve dans de nombreux lieux publics comme les gares, écoles ou centres commerciaux. L’application Stayin’ Alive permet de géolocaliser rapidement les défibrillateurs les plus proches et d’alerter des bons samaritains formés aux premiers secours. Ce réseau de citoyens volontaires peut intervenir immédiatement : certains entament le massage cardiaque, pendant qu’un autre récupère un défibrillateur. Cette chaîne solidaire réduit les délais d’intervention et augmente significativement les chances de survie.
Depuis la législation de 2007, l’usage des défibrillateurs est autorisé à tous les citoyens, et plus uniquement aux professionnels de santé. Cette avancée a permis leur large déploiement dans les lieux publics comme les gares, aéroports, centres commerciaux, établissements scolaires ou complexes sportifs. Ces appareils, essentiels en cas d’arrêt cardiaque, sont généralement installés dans des boîtiers de couleur verte, bien visibles et facilement accessibles
Il est important de rappeler qu’en cas d’arrêt cardiaque, avant de chercher un défibrillateur ou de commencer un massage cardiaque, il faut immédiatement appeler les secours (SAMU au 15).
Depuis le décret du 19 décembre 2018, les établissements recevant du public (ERP) sont progressivement tenus d’être équipés en défibrillateurs automatisés externes. Cette obligation s’applique selon leur catégorie :
ERP de catégories 1 à 3 : depuis le 1er janvier 2020
ERP de catégorie 4 : depuis le 1er janvier 2021
ERP de catégorie 5 : depuis le 1er janvier 2022 (hôtels d’altitude, établissements sportifs, refuges, établissements de soins, etc.)
Ce déploiement vise à garantir un accès rapide au défibrillateur pour permettre une intervention efficace combinant massage cardiaque et choc électrique, augmentant considérablement les chances de survie.
Résumé des étapes clés en cas d’arrêt cardiaque
- Reconnaître l’arrêt cardiaque : perte de conscience brutale, absence de respiration normale.
- Appeler les secours : composez le 15 ou le 18 sans délai.
- Commencer le massage cardiaque : compressions fortes et rapides au centre du thorax à 100 compressions par minute.
- Utiliser un défibrillateur : si disponible, suivez les instructions vocales de l’appareil.
- Mobiliser les bons samaritains : grâce à l’application Stayin’ Alive, alerter les volontaires formés à proximité.
Agir vite pour sauver des vies
Le temps est un facteur critique dans la prise en charge d’un arrêt cardiaque. Chaque minute perdue réduit de 10 % les chances de survie. En moyenne, les secours mettent 13 à 15 minutes pour arriver sur les lieux, ce qui est souvent trop long. C’est pourquoi le rôle des témoins et des bons samaritains est vital pour initier le massage cardiaque et utiliser un défibrillateur le plus tôt possible.
Le message est clair : ne pas hésiter, ne pas avoir peur d’agir. Le massage cardiaque est un geste simple, accessible à tous, et qui peut faire toute la différence entre la vie et la mort.
Face à un arrêt cardiaque, il n’y a pas de place pour l’hésitation. Reconnaître rapidement les signes, appeler les secours, commencer immédiatement le massage cardiaque et utiliser un défibrillateur sont les gestes qui sauvent. Grâce à des outils comme l’application Stayin’ Alive et à la mobilisation des bons samaritains, il est possible de réduire le délai d’intervention et d’augmenter significativement les chances de survie.
Former le plus grand nombre à ces gestes, sensibiliser sur l’importance de la réactivité, et encourager la solidarité citoyenne sont des objectifs essentiels pour améliorer le pronostic de l’arrêt cardiaque en France. En vous informant et en vous formant, vous pouvez, un jour peut-être, sauver une vie.
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Bonjour , qu’elle est la pression a exercée au niveau du thorax ? y a t’il des valeurs seuils?
Très bien expliqué
bonjour,
merci beaucoup pour cet article de blog, cela m’aide grandement