Attelles : comment bien les choisir et les utiliser en pratique clinique ?

Les attelles médicales font partie des dispositifs d’immobilisation les plus utilisés en traumatologie, en médecine du sport, en orthopédie et en rééducation. Elles permettent de stabiliser un membre, de limiter la douleur et de sécuriser la reprise d’appui ou de mouvement. Pour les professionnels de santé, bien choisir une attelle – en fonction du type de lésion, de sa gravité et du profil du patient – est essentiel pour optimiser la récupération et limiter les séquelles.

Cet article détaille le rôle des attelles, les critères de choix selon la blessure, ainsi que les différents modèles disponibles (cheville, poignet, genou, orthèses, écharpe d’immobilisation), afin d’accompagner au mieux vos décisions de prescription et d’équipement.

🧭 Quel est le rôle d’une attelle médicale ?

L’attelle : définition

Les attelles sont des objets rigides ou semi-rigides servant à immobiliser une partie précise du corps en cas d’accident (fracture, entorse ou luxation) ou de tendinite. Ce sont des dispositifs utilisés aussi bien en prévention (limiter le risque de récidive) qu’en guérison, en complément des traitements médicaux et de la rééducation.

Souvent utilisées en prise en charge d’urgence, les attelles permettent de réduire rapidement la douleur en limitant les mobilisations de l’articulation atteinte. Elles contribuent également à prévenir un déplacement osseux ou une aggravation de la lésion avant la prise en charge définitive (imagerie, réduction, chirurgie, rééducation).

L’attelle s’adapte facilement à différentes parties du corps. On trouve ainsi des attelles de bras, des attelles de cheville, des protège-poignets, des attelles de doigts, des attelles de genou… Elles se déclinent en différentes tailles et formes, selon le membre à immobiliser et l’objectif thérapeutique.

Dans la pratique, l’attelle est un outil de :

• mise au repos d’une articulation douloureuse ou inflammatoire ;
• stabilisation d’une fracture ou d’une entorse en phase aiguë ;
• protection lors de la reprise d’activité (sportive ou professionnelle) ;
• sécurisation des transferts et de la marche, notamment chez les patients fragiles.

🩺 Comment choisir la bonne attelle pour votre patient ?

Quelles questions se poser avant de choisir une attelle ?

Avant de sélectionner une attelle, il est indispensable de se poser quelques questions clés :

• Quel est le degré de gravité de la blessure ? Entorse bénigne, entorse moyenne ou grave ? Fracture stable ou instable ?
• À quelle phase de traitement se situe le patient ? Phase aiguë post-trauma, phase de rééducation fonctionnelle, prévention de récidive, reprise d’activités ou post-opératoire ?
• Quel segment est concerné ? Cheville, genou, poignet, main, doigts, membre supérieur, membre inférieur…
• Quel est le profil du patient ? Enfant, adulte jeune sportif, travailleur manuel, personne âgée à risque de chute, patient poly-pathologique…

En fonction de ces éléments, vous pourrez cibler le type d’attelle (souple, semi-rigide, rigide) ainsi que le niveau de maintien nécessaire. L’attelle peut être fabriquée dans différentes matières (textiles techniques, mousse, aluminium, plastique, résine…) et être plus ou moins rigide selon la gravité de la blessure et la mobilité souhaitée.

Souple, semi-rigide ou rigide : quel niveau de maintien choisir ?

• Attelles souples : chevillères ou genouillères élastiques, orthèses textiles… Elles offrent un maintien léger à modéré et un effet proprioceptif. Indiquées pour les entorses bénignes, les symptômes résiduels ou la reprise d’activité.
• Attelles semi-rigides : modèles dotés de renforts (baleines, coques latérales, sangles de strapping) qui limitent davantage certains mouvements (varus/valgus, flexion/extension). Adaptées aux entorses de gravité moyenne ou aux instabilités chroniques.
• Attelles rigides : attelles à dépression, attelles modelables alu/mousse, walkers de cheville, gouttières d’immobilisation… Elles sont réservées aux traumatismes plus sévères, aux suites opératoires ou à l’immobilisation d’urgence pré-hospitalière.

Le choix du niveau de rigidité doit être réévalué régulièrement en fonction de l’évolution de la douleur, de l’œdème et de la mobilité, avec un passage progressif d’une immobilisation stricte à une immobilisation plus fonctionnelle.

🦴 Quelles sont les différentes sortes d’attelles selon les parties du corps ?

La chevillère articulaire

L’attelle est placée au niveau de la cheville ou directement sur le pied, en fonction du modèle choisi. On parle alors d’attelle de cheville ou de chevillère articulaire.

Les chevillères sont indiquées notamment en cas :

• d’entorse de cheville ;
• de fracture stable ou en relais de plâtre ;
• de tendinite ou de douleurs chroniques de cheville.

Lorsque l’articulation est atteinte, l’attelle permet de la protéger et de la maintenir en place dans un but thérapeutique. Les tissus (ligaments, tendons, capsule) peuvent ainsi se réparer dans de meilleures conditions, avec un risque réduit de récidive ou d’instabilité. Pour équiper vos patients, vous pouvez vous appuyer sur la catégorie dédiée attelles de cheville.

L’attelle de poignet

L’attelle de poignet a pour but de soutenir le poignet et parfois l’avant-bras en limitant la tension et les mouvements de l’articulation. Elle contribue à soulager les douleurs, à protéger les structures lésées (tendons, ligaments, nerfs) et à favoriser la guérison.

En limitant les mouvements excessifs et les contraintes mécaniques, l’attelle de poignet est particulièrement indiquée en cas de :

• tendinite ou ténosynovite du poignet ;
• syndrome du canal carpien ;
• entorse du poignet ou fracture stable ;
• douleurs liées aux gestes répétitifs (informatique, manutention, sport…).

Pour vos prescriptions et équipements de cabinet, consultez la catégorie attelles de poignet qui regroupe de nombreux modèles adaptés aux besoins des professionnels de santé.

Les attelles de contention et attelles de genou

Les attelles de contention ont pour action principale de réaliser un bandage compressif responsable de plusieurs effets thérapeutiques :

• un effet antalgique (diminution de la douleur) ;
• un effet thermique (chaleur locale bénéfique sur la tension musculaire) ;
• un effet antioedémateux (limitation de l’œdème) ;
• un effet neuromoteur (proprioception, contrôle moteur amélioré).

Elles sont souvent utilisées au niveau du genou après une entorse bénigne ou modérée, une gonalgie ou en post-opératoire, pour stabiliser l’articulation et sécuriser la marche.

Les orthèses d’immobilisation

Les orthèses d’immobilisation sont des attelles qui immobilisent complètement ou partiellement un segment de membre dans la position souhaitée. Cette immobilisation permet de prévenir, corriger ou guider une déformation, mais aussi de traiter une inflammation ou un traumatisme aigu.

Ces orthèses peuvent être réalisées sur mesure (moulage selon la morphologie du patient) ou proposées en tailles standard. Elles sont notamment indiquées en cas :

• d’entorse du poignet ;
• de syndrome du canal carpien ;
• de fractures stables ou en relais d’un plâtre ;
• de traumatisme nécessitant une immobilisation prolongée.

L’écharpe d’immobilisation

L’écharpe d’immobilisation convient pour l’immobilisation d’un membre supérieur en cas de blessure ou de fracture. Elle assure le soutien du bras, de l’avant-bras, du coude, de l’épaule ou de la main et permet de prévenir d’éventuelles complications liées à des mouvements intempestifs.

Grâce à l’écharpe d’immobilisation, le bras peut être maintenu plié sans difficulté. En diminuant de façon considérable les capacités de mouvement, les risques d’aggravation du traumatisme sont réduits. L’écharpe est légère mais résistante, donc pratique pour un port prolongé au domicile, en structure médico-sociale ou en établissement de santé.

🧾 Comment utiliser et surveiller une attelle au quotidien ?

Pour que l’attelle remplisse correctement son rôle sans générer d’effet secondaire, quelques bonnes pratiques sont à rappeler aux patients et aux équipes soignantes :

• Expliquer clairement le protocole : durée de port, moments où l’attelle peut être retirée (toilette, repos), gestes autorisés et interdits.
• Vérifier la circulation en aval : absence de fourmillements, de refroidissement, de pâleur ou de cyanose des extrémités.
• Surveiller la peau : rechercher des rougeurs, irritations, zones de pression ou plaies, surtout chez les patients diabétiques ou âgés.
• Adapter régulièrement le serrage en fonction de l’évolution de l’œdème et de la douleur.
• Encourager la mobilisation des segments non immobilisés (articulations sus et sous-jacentes) pour limiter raideur et amyotrophie.
• Organiser un suivi (médecin, kinésithérapeute) pour décider du changement de type d’attelle ou de l’arrêt progressif.

🏥 Dans quels contextes les attelles sont-elles utilisées et par quels professionnels ?

Les attelles constituent un outil de base pour de nombreux professionnels de santé :

• Médecins généralistes et urgentistes pour la prise en charge initiale des entorses, fractures stables et traumatismes du quotidien.
• Chirurgiens orthopédistes pour le post-opératoire ou les fractures stabilisées.
• Masseurs-kinésithérapeutes pour la protection lors des phases de rééducation fonctionnelle.
• Infirmiers, équipes de soin à domicile, services d’urgences, SMUR, pompiers et équipes de secours pour l’immobilisation rapide en pré-hospitalier.
• Médecins du sport et clubs sportifs pour la reprise d’activité sécurisée après traumatisme.

Dans la pratique, les attelles sont utilisées :

• en cabinet de ville ou maison de santé pluridisciplinaire ;
• à l’hôpital et en clinique (urgences, orthopédie, rééducation) ;
• en centre de rééducation fonctionnelle ;
• en établissements médico-sociaux et EHPAD ;
• au domicile, dans le cadre du maintien et de la sécurisation des déplacements.

❓ FAQ – Questions fréquentes sur les attelles